Irréductible, Tome 1

Irréductible, Tome 1

Chapitre 5

Chapitre 5

Cela fait maintenant deux jours que mes frères restent introuvables, je commence à perdre espoir. Notre plan bien avancé, ne peut pas marcher tant que nous n’avons pas l’arme pour tuer les Inters. C’est incroyable tous les évènements qui ont eu lieu en l’espace d’une semaine seulement, je n’ai même plus le temps de me reposer plus de trois heures. Aujourd’hui, c’est un nouveau dimanche qui commence mais je le passe chez Tullia, pour pouvoir aller à la réunion sur les volontaires.

Je n’ai pas encore décidé si je suis prête pour me porter garante, j’ai peur de ne pas réussir à m’enfuir mais fuir d’ici a toujours fait partie d’un de mes plus grands rêves.

Je me lève pour me préparer rapidement et une fois prête, je descends prendre l’ascenseur. Le taxi doit sûrement déjà être en bas, il faut que je me dépêche.

Tullia vit dans un quartier riche et bien qu’il le soit moins que celui d’Anya, il est très fréquentable. Son père est un grand médecin et sa mère est une Leader 7. C’est une femme très coléreuse et froide. Elle m’a déjà giflée car j’avais critiqué les I.S.

Tullia m’accueille les bras grands ouverts, avec sa bonne humeur habituelle. Elle a le caractère de son père, mais la beauté de sa mère. C’est une belle blonde aux yeux verts.

 

 

- Alors, prête pour une soirée de folie ? Au programme, télé pour se transformer en zombie, et repas light qui est constitué de…eh bien de pilule !

 

 

Elle regarde autour d’elle et me murmure rapidement :

 

 

- J’espère que t’as pris de l’alcool pour supporter la vieille.

 

 

Je ris.

 

 

- C’est pas assez efficace, j’ai pris un flingue

 

 

Elle hoche la tête et me fait un clin d’œil.

 

 

- Ce sera parfait, je savais que je pouvais compter sur toi !

 

 

Nous rigolons toutes les deux et nous entrons dans l’immeuble. Sa maison est grande et éclairée.

 

 

- Ah ! Et voici la future Madame Ganecha !

 

 

Je me tourne vers Helen Legolase, toujours dans son éternel tailleur gris perle. Aussi blonde que sa fille, c’est une grande femme au visage fin et sculpté et aux grands yeux bleus.

 

Je lui lance un regard surpris avant de rougir. D’où diable peut-elle bien tenir cette folle rumeur ?

 

 

- Bonjour madame. Je…je ne pense pas que l’on puisse parler de mariage pour l’instant, je n’ai que seize ans. De plus, je ne connais pas bien Tyson.

 

- Mais voyons mademoiselle Aysun, me répond-t-elle comme si j’étais ridicule. Les années passent si vite, et puis je pense que monsieur Ganecha a eu le coup de foudre pour vous !

 

 

Elle me fait un grand sourire, bientôt précédé par un clin d’œil et je rougis malgré moi. Cette fausse bonne humeur m’agace au plus haut point, car je sais pertinemment qu’elle veut se servir de moi. Si je venais à me marier avec Ty, je monterais de manière fulgurante dans la société et je pourrais par conséquent valoriser sa famille.

 

Tullia lève les yeux au ciel et me pousse vers sa chambre, m’évitant ainsi de répondre à cette rumeur ridicule.

 

Nous avons temps libre jusqu’à 9h15. Tullia me raconte que sa mère ne cesse de lui parler de Léon Hemine, qui contrairement à Tyson, est arrogant et prétentieux.

 

Nous « déjeunons » ensemble, j’évite de croiser le regard de Mme Legolase. Ses parents ne semblent pas m’accorder une grande importance, si ce n’est pour me demander des informations sur ma relation avec Tyson.

 

Nous visionnons les images de la guerre, des règles, des Leaders et pour terminer, des discours des Leaders d’Or. Helen Legolase semble fascinée, ses yeux sont rivés sur l’écran. Je donne un coup de coude à Tullia, qui s’endormait et lui montre sa mère d’un signe de tête. Nous pouffons discrètement de rire.

 

Lors du dîner, j’écoute la mère de Tullia parler avec admiration  des Leaders, des Inters et toutes ces autres idioties. J’avale mes comprimés en silence, même si je bous à l’intérieur. Comment Tullia peut-elle supporter cela au quotidien ? Même Anya et Vilma ne sont pas aussi obnubilées par « les créateurs d’une société nouvelle », pour citer ses propos.

 

 

- Les Inters sont un peuple tellement fascinant ! Tullia, ma chérie j’espère de tout mon cœur que tu en trouveras un à ton goût !

 

 

Elle lui tapote la main à la manière d’une grand-mère. Tullia lui lance un sourire crispé, et me jette un regard exaspéré une fois que sa mère recommence dans son monologue. Même M Legolase semble sur le point de s’endormir,  n'étant pas du même avis que sa femme. Peut être craint il une énième dispute sur ses idées.  

 

 

- ….me semble que les Leaders d’Or sont sur le point de découvrir un antidote contre le cancer, n’est-ce pas ?

 

 

Elle se tourne vers son mari mais je ne peux m’empêcher de dire ce que j’ai sur le cœur.

 

 

- C’est vrai que les médicaments sont sûrement plus efficaces que les fusillades des I.S.

 

 

Silence autour de la table, tout le monde est suspendu dans son geste. Tullia repose lentement sa fourchette en ouvrant de grands yeux, M Legolase toussote discrètement dans sa serviette. Je rougis de honte, je suis mortifiée par ce que j’ai osé dire.

 

Mme Legolase semble sur le point de se jeter sur moi. Ses yeux s’agrandissent sous l’effet de la fureur, son visage vire au rouge vif, ses mains tremblent.

 

 

- Comment oses-tu, sifflet-t-elle entre ses dents. Espèce de sale petite…. INSOLENTE !

 

 

Tullia se lève d’un bond et dit d’un ton qui se veut poser.

 

 

- Maman, tu devrais te calmer. Tu sais, je pense que…

 

- Tais-toi, l’interrompt sèchement sa mère en se levant aussi. Ton….amie (elle dit ce mot avec tout le mépris du monde) devrais songer à nous quitter le plus rapidement.

 

- Ce sera bientôt le couvre-feu, répond au tac au tac Tullia.

 

 

Mme Legolase semble peser le pour et le contre. Elle reste de longues minutes à me regarder, cela devient gênant. Finalement elle s’assit, ne voulant créer aucun conflit. Elle soupire et se masse doucement les tempes.

 

 

- Tullia, dit-elle d’une voix qui a retrouvé son calme. Vas dans ta chambre. Tout de suite. Et emmène-la loin de moi.

 

 

Dans des circonstances différentes, j’aurais pu me sentir vexée. Mais sur le moment, je me précipite hors de table et talonne mon amie.

 

 

- Pfiou ! soupire-telle en fermant la porte à clef. T’es vraiment suicidaire !

 

 

Elle rigole un bon coup (je ne trouve pas cela comique, mais passons) et s’allonge sur son lit.

 

 

- Ecoute, ne m’en veux pas, mais je n’ai pas envie de parler des problèmes (elle mime le mot en faisant tourner son doigt près de sa tête) de ma mère.

 

 

C’est à mon tour de m’esclaffer.

 

 

- Je suis désolée.

 

 

Ce sont les premiers mots que je prononce depuis ce que j’ai dit sur les I.S. Tullia balaie mes excuses d’un coup de main.

 

 

- Pas de problème ma belle !

 

 

Nous nous asseyons en tailleur sur son lit. Le couvre-feu est dépassé, mais nous ne réagissons pas.

 

 

- Ah oui, tu ne m’avais pas dit que tu allais te marier au grand Tyson Ganecha !

 

- Pour ma défense, je n’étais pas au courant non plus.

 

- Il est gentil ?

 

- Eh bien….je ne peux pas dire le contraire, étant donné qu’il a fait beaucoup de choses pour moi.

 

- Et puis, il a l’air mignon ! Ou du moins, il passe bien à la télé ! 

 

 

Elle me fait un clin d’œil et je fais de mon mieux pour ne pas rougir pour la quatrième fois de la journée. Note à moi-même : acheter du fond de teint au marché noir lundi soir.

 

 

- T’es trop mignonne !

 

 

Elle me pince la joue et je grogne.

 

 

- Lâche-moi !

 

 

Elle continu de se moquer de moi, puis s’arrête subitement, en me fixant d’un air inquiétant. Elle me rappelle une poupée que j’ai vue dans un film d’horreur que Wil m’a montré malgré moi.

 

 

- Qu’est-ce qu’il se passe ?

 

 

Elle me fait un sourire malicieux.

 

 

- Pourquoi tu ne l’épouses pas ?

 

 

Elle n’est pas au courant pour ma relation avec Wil, je ne dois pas me trahir.

 

 

- C’est le fils de notre ennemi juré, Tullia. Tu t’imagines ?

 

- Tu m’as dit qu’il détestait son père.

 

 

J’ouvre la bouche, prête à répliquer mais rien ne sort. Elle marque un point, Tyson m’a clairement fait comprendre que les relations entre son père et lui était….plutôt houleuses.

 

 

- Tullia, ça va pas ! C’est le fils d’un Leaders d’Or ! Le fils d’Olaf Ganecha ! C’est…c’est…

 

- Un mec mignon et gentil.

 

 

Mon portable sonne. Tullia me le prend vivement  et lâche un petit rire.

 

 

- Tiens, quand on parle du loup !

 

 

Je lui lance un regard noir.

 

 

- Tuli, rends-moi ce téléphone !

 

- Attends, je veux juste entendre le son de sa douce voix.

 

 

Elle décroche.

 

 

- Allo ? …  Non, ce n’est pas elle, bravo ! … C’est sa meilleure amie, Tullia, enchantée ! …  Euh… elle est sous la douche mais on peut discuter en attendant !

 

 

Je lui fais signe d’arrêter mais elle continu. Son sourire se transforme en grimace, elle me tend le téléphone.

 

 

- Je crois que c’est sérieux.

 

 

Je lui arrache le portable des mains.

 

 

- Allo Tyson ?

 

- C’est bien Agénia ?

 

- Oui, en personne.

 

- J’ai une mauvaise nouvelle.

 

 

Je m’attends au pire. Je fais une grimace à Tullia, qui semble interpellée.

 

 

- Qu’y a-t-il ?

 

 

Il prend une profonde inspiration.

 

 

- Je ne sais pas comment te l’annoncer sans être trop brutal.

 

 

Il commence à me faire peur. Ma voix se brise.

 

 

- Mes frères sont morts ?

 

- Non ! s’écrit-il. Ils sont en vie mais ils se sont fait capturer par des I.S aujourd’hui, et mon père a ordonné leur exécution pour demain.

 

 

Ma lèvre inférieure se met à trembler, Tullia me prend dans ses bras.

 

 

- Je vais tenter de repousser l’exécution du mieux que je peux mais je ne peux pas faire grand-chose…. Tu penses que l’on peut se voir demain matin ?

 

- A quelle heure ?

 

- A neuf heures. Je passe te prendre chez toi ?

 

- Non, je suis au 50 rue #5625

 

- D’accord, c’est noté. Bonne nuit Agé.

 

- Bonne nuit Ty.

 

 

Je raccroche et je regarde l’heure avant de me tourner vers Tullia. Celle-ci hoche la tête. Nous devons nous rendre à la réunion pour l’évasion de mon frère.

*****************************

- Quoi ?! s’exclame Wilfrid quand je lui annonce l’exécution de mes frères. Pour le lendemain soir.

 

Il prend sa tête entre ses mains pour réfléchir.  Nous l’observons en silence, l’air grave. Il est notre chef, il se doit de trouver les solutions à nos problèmes, et nous en avons un de taille.

Wil finit par relever la tête brusquement.

 

- Tout a changé maintenant, nous devons quitter Paris dès demain.

 

Nous le regardons tous, stupéfaits. Demain ! Il nous faut impérativement plus de préparation, nous n’avons pas assez d’arme, pas assez de temps ni de préparation !

 

- Bon, voilà le plan.

 

Wilfrid nous explique brièvement le plan et nous en distribue une copie que je lis rapidement. Il n’est pas Chef pour rien, ses idées sont géniales, malgré quelques sacrifices. Je sais bien qu’il déteste cela, mais comme nous sommes impuissants lors d’une bataille contre les Inters, nous devons ruser et les guider vers un faux combat.

Tout le monde est encore plongé dans son papier ou le nez en l’air. Je le relis alors, machinalement :   

- J’ai toujours besoin de dix personnes pour sortir, dit Wil, rompant ainsi le silence. Mais je préviens d’abord les plus motivés : ce sera un sacrifice, car une fois dehors, vous ne pourrez plus rentrer. Du moins, tant que nous nous battrons contre les Inters. Ne pensez plus à la protection de voter famille une fois sortis et ne soyez pas certain de passer la barrière. Je veux donc huit personnes car j’y vais moi-même, Hermond aussi mais je ne compte pas Dain, bien trop jeune.

 

Un homme lève la main.

 

- Romain Wayne, vingt ans.

 

Puis c’est au tour d’une femme.

 

- Marianne Tunopia, vingt-quatre ans.

 

Un jeune homme se lance, l’air sûr de lui.

 

- Joshua Keloto, dix-sept ans.

 

Joshua….Comme mon père. Ma peur disparaît lentement, laissant place à un sentiment de vengeance, plus intense. Je ne veux pas rester à Paris tandis que les choses bougent, dehors. Je ne peux tout simplement pas. Je refuse de rester à l’écart ! Je lève brusquement la main et n’attends pas la permission de parler.

 

- Agénia Aysun, seize ans ! je hurle presque.

 

Tout le monde me fixe, je me sens rougir. Je suis la plus jeune rebelle avec Tullia, ma participation est donc étrange. Mais ce ne sont pas leurs regards qui me perturbent…c’est celui de Wil. Il est furieux, ça saute aux yeux, mais je ne regrette pas mon choix. Une main se lève, surprise générale quand la voix annonce :

 

- Max Baldric, dix-huit ans.

 

Tullia, encore sonnée par ma participation, semble encore plus bouleversée.

 

- MAX ! Non, je t’en supplie, non ! s’écrie-t-elle.

 

Il se tourne vers elle et la regarde avec une certaine tendresse tous en restant ferme. Il ne changera pas d’avis.

 

-Désolé Tullia, mais je veux me rendre utile.

 

Mon amie pleure à présent. Elle vient de perdre les deux personnes qui lui étaient les plus proches. Elle relève la tête pour faire face à Wil.

 

- Je participe aussi alors ! Tullia Legolase, seize ans !

 

Les autres nous observent avec curiosité. Les deux plus jeunes recrus qui se dédient au combat, ce n’est pas habituel. Peut-être trouve-t-il que nous somme courageuse ou idiote ? Voilà que notre geste encourage d’autres Rebelles à nous suivre.

 

- Killian Falva, vingt-et-un ans.

- Léa Nicole, dix-sept ans.

 

Wil compte mentalement les participants actuels.

 

- Très bien, le compte est bon. Donc… Romain, Marianne, Joshua, Tullia, Max, Killian, Léa (il soupire) et Agénia, merci de votre bravoure. Je vais créer des équipes équitables, les binômes ne devront se quitter sous aucun prétexte lors de la sortie. Enfin, sauf si l’un se fait tuer.

Un long silence suit cette déclaration. Devant nos visages quelque peu effrayés, Wil reprend avec un peu plus d’engouement :

- Alors…. Voici les groupes : Romain et Joshua, Killian avec Léa, Tullia et Marianne et Max avec Agénia.

 

Une main se lève.

 

- Oui Tullia ?

- Je peux être avec Max ? Sans vouloir te vexer, dit-elle en se tournant vers Marianne, qui hoche la tête compréhensive.

- Non, répond sèchement Wil.

- Mais ce n’est pas juste Wil ! Agénia et Max sont de très bons tireurs, et de mon côté, je ne suis pas spécialement douée dans ce domaine. Et toi Marianne ?

 

Celle-ci hoche la tête négativement. Tullia jette alors à Wil un regard insistant.

 

- Qui t’as permis de m’appeler Wil ? Ma réponse est non, fin de la discussion !

 

Je ne comprends pas immédiatement la réaction de notre Chef. Avec Max comme partenaire je suis sûre de m’en sortir, mais Tullia prend beaucoup de risque avec sa binôme. Je refuse qu’elle se mette encore plus en danger pour me garantir une sécurité assurée.

 

- Chef, je suis d’accord avec Tullia ! je lance sans vraiment réfléchir.

 

Il se tourne vers moi avant de lever les yeux au ciel.

 

- Tu ne vas pas t’y mettre toi aussi ! J’ai dit non. Et le premier qui cherche à raisonner ne viendra pas avec nous.

 

Je m’apprêtais à discuter, mais il m’a eu. Si je rétorque encore, je ne viendrais pas et il aura eu ce qu’il voulait. Si je me tais, il sera content d’avoir autant d’autorité sur nous. Qu’est-ce qu’il peut-être agaçant parfois !

La réunion se termine sans trop d’objection. Nous décidons qui va tirer sur les I.S pour surveiller nos arrières et ceux qui vont aider à l’évasion de mes frères. Finalement, tout notre groupe de Rebelle participe à ce projet un peu fou et repart un peu anxieux des évènements du lendemain.

Je dois prendre le métro pour aller chez Tullia car elle reste encore un fois avec Max, mais en essayant de m’échapper, une poigne de fer me retient le bras.

 

- Tu croyais t’en sortir comme ça ? grogne Wil.

- J’aurai essayé, dis-je en soupirant.

 

Une fois l’entrepôt vide, il ferme la porte et revient me plaquer contre le mur.

 

- Agénia… Pourquoi te porter volontaire ?

- Je….je ne voulais pas rester ici les bras croisés, Je bafouille

- Mais tu aurais été en sécurité !

 

Je ne réponds pas et respire lentement. Je savoure chaque bouffée d’air, son parfum me chatouille les narines. Je n’arrive pas à la définir, peut-être est-ce de l’eau salée ou de la pluie. Je colle mon front sur le sien, ma respiration devient erratique. Nos lèvres sont si proches qu’un seul mouvement pourrait se les faire rencontrer.

 

- Je t’aime Agénia, me souffle-t-il. Mais tu es vraiment têtue.

 

Je suis soulagée qu’il ne s’énerve pas. Dès qu’il s’emporte, c’est difficile de le contrôler, je n’y arrive que rarement. Il ne m’a jamais fait de mal, cela va de soi, mais je suis obligée de le fuir quand il est dans cet état.

 

- C’est ce qui fait mon charme, dis-je en souriant.

 

Il étire ses lèvres d’un sourire et met sa main dans mes cheveux. Je place mes mains autour de sa nuque, ses lèvres se posent sur mon cou pour m’embrasser doucement. Je frissonne de plaisir, sa bouche remonte lentement le long de mon oreille.

 

- Une fois dehors, on ne se cachera plus, me susurre-t-il.

- Je serai la plus heureuse du monde, je murmure presque imperceptiblement.

 

Il rit doucement avant de reprendre son sérieux. Je n’aime pas quand il est comme ça ! Il ne peut jamais quitter son rôle de Chef, même quand nous sommes seuls.

 

- Tu m’as dit que le fils Ganecha a utilisé une arme contre les Inters ? Tu penses pouvoir t’en procurer une ?

 

J’ai vraiment l’impression qu’il me manipule parfois. Toujours la manipulation !

Je soupire, il sait qu’il m’agace avec ses plans.

 

- Je le vois demain, je lui demanderai.

- Comment ça tu le vois demain ?

 

Wilfrid est naturellement jaloux, et je pense que le physique de Tyson ne le rassure pas vraiment….

 

- Wil, dis-je sérieusement. Arrête ça tout de suite. Il m’a sauvé la vie, c’est normal qu’on soit amis !

 

La jalousie est encore flagrante dans ses beaux yeux bleus.

 

- Il sait que tu as déjà quelqu’un ?

- Bien sûr que non ! Si ma meilleure amie ne le sait pas, je ne vois pas pourquoi il serait au courant.

- Eh bien tu l’informeras de ma présence, parce qu’au rythme où vont les choses, tu finiras mariée à ce type à la fin de l’année.

 

Je n’avais pas pensé qu’il pourrait prendre ce rendez-vous comme un…..rencard.

Il m’embrasse tendrement pour ne pas y penser et je fonds.

 

- Agénia Aysun, tu es à moi, ne l’oublie jamais.

- Agénia Ari, dis-je en souriant.

- Un jour tu devras t’habituer. A moins qu’Agénia Ganecha soit plus tentant…

- Ari c’est plus court, dis-je d’un ton ferme, mettant fin à cette conversation. Je t’aime Wil, ne doute pas de…

 

Il fond sur mes lèvres sans attendre la fin de ma phrase. Il prend mes mains pour plaquer mes bras au-dessus de ma tête, se collant un peu plus sur mon corps. Il provoque des sensations si fortes en moi. Mon pouls bat frénétiquement, je n’arrive plus à tenir le rythme. Ses lèvres ne m’embrassent plus, elles me dévorent. Il s’appuie encore plus, comme pour défouler sa colère. Mes poumons me brûlent, ce qui me force à rompre cette étreinte fiévreuse. Il me contemple avec avidité, malgré nos souffles irréguliers, entremêlés quelques secondes plus tôt. Il m’embrasse légèrement sur la joue.

 

- Tu veux venir chez moi ? 

 

Je lui souris ravis par cette idée et nous nous dirigeons vers sa voiture. Elle est différente de la dernière fois...

 

 

 - Tu vas te faire prendre à force.

 

 

Il rit alors qu’il vient de voler une nouvelle voiture !

 

 

- Tu sais, le vol consécutif de bagnole, c’est pas franchement mon plus gros problème !

 

 

Je lève les yeux au ciel et soupire. C’est souvent la même chose. J’essaye de le mettre en garde mais il n’écoute rien. Il est, et sera toujours dans la merde, dit-il. Je monte dans le véhicule. La voiture démarre, je commence à observer le paysage qui défile à travers la fenêtre. Paris est bien différent. A l’est, le quartier des M.S. Au centre, les grands buildings, la  Pointe Noire et mon lycée, le quartier où je vivais. Les quartiers riches, ceux où Tullia vit, se trouvent à l’ouest, opposé au M.S donc. La ville entière a été rongée par les nouvelles technologies, les buildings sans forme et tristes ont remplacé les beaux immeubles colorés. Sur les ponts, les trottoirs sont tellement hauts que les fleuves sont cachés.

 

Le quartier des M.S se dressent devant nous. Ils sont si pauvres et mal payés que les appartements y sont délabrés, ce sont quasiment des ruines. Pour payer le loyer exorbitant pour des habitations de ce style, les habitants sont obligés d’avoir affaire avec la vente de drogue ou le vol. Parfois pire pour certaines filles.

 

Wilfrid travaille dans l’usine de magnétisation que les Leaders ont installée sous Paris. L’Envoyeur, une machine de l’O.P, envoie le magnétisme dans tous les câbles souterrains de Paris. Les ondes sont évidemment nocives pour les Humains et pour la Terre, mais celle-ci est déjà détruite. L’écologie ? Plus personne ne connait. Il faut sauver sa peau avant de sauver celle de sa planète, c’est le guide de survie. L’été, la température frôle les cinquante degrés et l’hiver, elle avoisine les trente. Un jour, en Afrique en temps de grande sécheresse, des Humains sont morts.

 

La température était de soixante-quinze degrés.

 

Un brusque coup de frein me tire de ma rêverie. Nous sommes arrivés, apparemment. Je ne suis jamais allée chez Wil, et je suis franchement curieuse de voir. Il m’ouvre la portière et m’entraîne vers son immeuble dévasté. Une odeur nauséabonde se répand dans l’entrée, nous nous dépêchons de gagner son palier.

 

Son appartement est loin d’être aussi beau et bien meublé que celui de Tullia ou de ma sœur, il n’y a que trois pièces minuscules.

 

Je ne suis pas spécialement habituée à vivre dans la pauvreté mais si j’épouse Wil, nous vivrons probablement dans une habitation comme celle-ci, mon salaire d’Infirmière a beau être plus élevé, il reste modeste. Nous devrons nourrir trois personnes si nous avons un enfant, je ne m’imagine donc pas vivre dans le luxe.

 

Fais face à la réalité Agénia.

 

Il faut que je me rende à l’évidence. Je n’aurai jamais cette vie. Demain, nous nous échappons, donc deux options s’offrent à moi : se battre et mourir, ou se battre et gagner. C’est tout ou rien.

 

Je sursaute brusquement en croisant le regard de Wil, fixé sur moi depuis un moment.

 

 

- Pour…pourquoi tu me regardes comme ça ?

 

- Je me demande ce qu’il se passe dans ta tête.

 

 

Je ris nerveusement.

 

 

- Rien de spécial, crois-moi !

 

 

Il enlève sa veste avant de la jeter par terre. Elle est bientôt rejointe par sa chemise.

 

 

- Désolé, dit-il devant mon regard gêné devant cette impudeur. Il fait très chaud.

 

 

Je flâne autour du frigo en traînant des pieds avant de l’ouvrir machinalement, presque par réflexe. Je m’attends à le trouver vide, comme chez la moitié de la population, mais à ma grande surprise, il est rempli de nourriture consistante. Normalement, les gens le laisse ouvert pour laisser le froid envahir la maison.

 

Je prends une canette de Coca, cela fait des années que je n’en ai pas bu. Ce genre de marchandise est vendu à des prix exorbitants, mais pour le Chef des Rebelles, il doit y avoir des réductions.

 

 

- Je n’ai pas besoin de te dire de te mettre à l’aise, me dit-il en se plaçant derrière moi.

 

- Non, ça va.

 

 

J’ouvre la canette et la porte à ma bouche pour la boire lentement. Les bulles me brûlent d’abord la gorge, mais le goût prend vite le dessus. J’apprécie le liquide sucré en fermant les yeux tandis qu’une main habile me pique la cannette des mains. Wil boit une gorgée avant de me rendre la boisson.

 

 

- T’as pas chaud ? me demande-t-il en arquant les sourcils devant ma chemise et mon blazer.

 

 

J’enlève ma veste pour la jeter avec sa chemise. C’est vrai qu’il fait une chaleur folle, mais en dehors de ma chemise à manches courtes (les Leaders ont estimé qu’il valait mieux ne pas mettre des manches longues, Dieu merci), je ne porte que mes sous-vêtements.

 

 

- Non, ça va je n’ai pas spécialement chaud.

 

- Tu sais, je sais ce qu’est un soutien-gorge Agé.

 

 

Je rougis fortement.

 

 

- Je n’en doute pas, mais ce n’est pas une raison pour me déshabiller.

 

 

Il me fait un sourire avant de s’approcher et d’enlever un à un les boutons de ma chemise. J’hésite à l’en empêcher mais cette chaleur est inhumaine. Je garde tout de même ma chemise ouverte, ne l’enlevant pas tout de suite.

 

 

- Eh bien voilà, c’était pas si compliqué, non ?

 

 

Je bois une gorgée de Coca et me dirige vers une pièce, qui doit sûrement être sa chambre. J’y entre mais Wil reste dans la cuisine, triant un tas de papiers. Sa chambre est très petite, il y a juste l’espace  de mettre son lit deux places. Sur le mur et par terre, il y a des plans un peu partout. Sur le mur, bien que ce soit interdit (comme toute décoration dans une chambre), une photo est fixée. Je m’approche pour mieux l’observer : je reconnais une photo de la famille de Wil, il devait avoir six ou sept ans. A côté de lui, une petite fille qui lui ressemble (sa sœur je suppose) et derrière eux, leurs parents.

 

 

- Elle s’appelait Dina. Elle aurait eu ton âge cette année.

 

 

Je fais volteface. Wil a le visage grave.

 

 

- Désolé, je ne voulais pas être indiscrète.

 

- Non ce n’est pas grave, je t’en prie, fouille !

 

 

Il dit cela avec un petit sourire forcé. Je tente de ne pas poser toutes les questions qui me brûlent les lèvres mais…

 

 

- Vas-y, pose-la-moi ta question.

 

 

Il lit en moi comme dans un livre, personne ne me connaît mieux que lui.

 

Je me mords la lèvre, embarrassée.

 

 

- Eh bien…tu as perdu tes parents à six ans, et à quatorze ans, tu es parti vivre seul. Mais avec qui as-tu grandi alors ? Désolé d’être si…

 

- Je n’ai pas eu de famille d’accueil, me coupe-t-il, m’évitant ainsi des excuses embarrassantes. J’ai été recueillie et élevé par des S.D.F.

 

- Mais…mais les S.D.F ont tous été tués par les Inters, non ? dis-je un peu déboussolée.

 

- Oui mais ça ne s’est pas fait en un jour, il a fallu des années pour que les I.S nous trouvent. C’est pour ça qu’à quatorze ans j’ai décidé de me prendre un appartement. Je n’ai pas passé de test alors je me suis fait des faux-papiers en me déclarant M.S.

 

 

Je comprends alors pourquoi il déteste tant les Leaders. Ils lui ont tous pris, sa sœur, ses parents, sa maison, sa jeunesse… comme la plupart des enfants nés avant et pendant la guerre.

 

 

- Tu ne m’as pas beaucoup parlé de ton enfance toi non plus.

 

- Franchement, elle est digne d’un conte de fée par rapport à la tienne.

 

- Raconte quand même, dit-il en haussant les épaules.

 

 

Il s’allonge sur le lit et je m’assois à côté de lui.

 

 

- Eh bien, je suis la quatrième enfant d’une famille de six enfants si on compte Rodrick.

 

- Rodrick ?

 

- C’était mon grand frère, il est mort pendant la guerre, je ne me souviens pas vraiment de lui, j’avais…j’avais quatre ans.

 

 

Il me prends dans ses bras, empêchant ainsi mes larmes de s’échapper. Je me laisse faire et me love contre son torse, sur lequel je pose ma main. Il met la sienne dans mon dos avant de me prendre le visage et de m’embrasser. Mon téléphone sonne, je me sépare à regret de son étreinte pour aller répondre dans la cuisine.

 

C’est Tullia ! Je l’avais complètement oublié.

 

 

- Allo ?

 

- Agé, tout va bien ?

 

- Oui, ne t’en fais pas.

 

- Mais où es-tu ?

 

- Je suis chez Wil, il voulait…me montrer des plans pour l’évasion de demain.

 

 

Wil est appuyé sur l’encadrement de la porte, la main sur sa bouche pour s’empêcher de rire.

 

 

- Mais…tu rentres quand ?

 

- Je pense que je vais retourner dormir chez ma sœur, tu diras à ta mère que je suis partie tôt à cause de problèmes familiaux.

 

- Bon….alors d’accord….Bonne nuit ma belle.

 

- Bonne nuit.

 

 

Après avoir raccroché, je me tourne vers Wil. Il fronce les sourcils.

 

 

- Pourquoi tu veux dormir chez ta sœur ? Il y a moins d’I.S dans le quartier de Tullia, ce serait plus sûr de te ramener là-bas.

 

- J’ai une meilleure idée.

 

- Ah oui ?

 

 

Je lui lance un sourire éblouissant.

 

 

- Eh bien, je dors chez toi.

 Suite du Chapitre 5 

- Ça me va, dit-il en souriant de toutes ses dents.

- Tant mieux, tu n’as pas le choix.

 

Il s’approche et pose ses mains sur mes hanches pour poser ses lèvres sur mon cou.

 

- Les Inters m’ont tout pris, et je les hais, me murmure-t-il. Mais c’est grâce à eux que j’ai pu te rencontrer Agé, et pour ça, je leur serais éternellement reconnaissant.

 

Il me bascule soudainement dans ses bras et je ris nerveusement. Il me porte jusqu’à sa chambre avant de me déposer sur son lit et de s’allonger au-dessus de moi. Il m’embrasse fougueusement avant de glisser sa bouche vers mon cou. Je l’aime. Il remonte vers ma mâchoire et sens à souffle à mon oreille. Je l’aime tellement. Il se colle contre moi et m’entoure la nuque de ses mains. Il m’embrasse de nouveau puis pose sa tête près de moi. J’ai du mal à respirer. Nous restons immobiles pendant quelques secondes, je sens son souffle brûlant dans mon oreille. Il finit par placer lentement ses mains derrière mon dos

 

- Agénia ? me susurre-t-il.

 

J’aime quand il m’appelle par mon prénom. Je ne suis pas en train de rêver, c’est bien moi qu’il a dans ses bras.

 

- Oui ?

- Je crois que je commence à perdre le contrôle.

 

Il dépose un baiser sur mon ventre, ses mains se replacent derrière mon dos et touchent du bout des doigts mon soutien-gorge. Je l’arrête brusquement, je ne veux pas qu’il l’enlève.

 

- Désolé, s’excuse-t-il.

 

Je reste silencieuse et immobile. Je ne veux pas parler, j’ai peur qu’on s’arrête là et qu’il me quitte pour quelque chose de plus important. Il met ses mains sur mes hanches et me bascule sur le côté : je suis maintenant au-dessus de lui.

 

- Voilà. Ça me parait plus équitable.

 

Je ris et me penche vers ses lèvres, avide.

 

- Mais je vais devoir te laisser.

 

Je m’arrête net.

 

- Pourquoi ?

 

Je n’ai pas envie qu’il s’en aille.

 

- J’ai encore de la paperasse.

- C’est important ?

- Oui.

 

Je lui fais une moue boudeuse.

 

- Plus que moi ?

- Si tu veux sortir de Paris vivante, oui.

 

Il m’embrasse sur le front et me laisse seule dans son lit défait. Je plonge sous les couvertures et me blottis contre un oreiller, malgré la chaleur étouffante. Demain est un grand jour. Pour certain, c’est le jour des vacances des Leaders (vacance scolaire faite pour honorer les Leaders) mais pour moi, demain signifie la liberté, le jour où je vais tenter de me battre pour mon monde, ma dimension. J’ai peur, pour tellement de raisons à la fois. J’ai peur de mourir, cela me parait légitime. C’est humain de craindre la mort. J’ai aussi peur de l’inconnu, de ce qu’il y a derrière la Clôture. Wil nous a dit de ne pas s’en préoccuper mais comment ne pas y penser ? Comment se nourrir, boire et dormir ? Il n’y a pas plus de pilules que de vraie nourriture à mon avis. J’ai une totale confiance en Wil, mais je n’arrive pas à trouver le sommeil, je suis trop anxieuse.

Je n’aime pas garder mes questions pour moi et l’homme de toutes les réponses est juste à côté…

 

- Wil ?

- Humm…

- On fera quoi une fois de l’autre côté ?

 

Je suis debout et j’entre dans la cuisine. Il me regarde, surpris. Il devait penser que je dormais déjà.

 

- Fais-moi confiance, c’est la seule chose que je te demande.

- J’ai horreur des secrets….

 

Il soupire et tire une chaise à côté de la sienne.

 

- Si tu veux tant savoir, regarde par toi-même.

 

Je me presse sur les papiers avant qu’il ne change d’avis. Je les étudie attentivement, mais je ne comprends pas les inscriptions : tout est codé, des symboles inconnus, des chiffres, des lettres… Je regarde Wil, sa tête est plongée dans des documents mais même sans me regarder, il devine que je n’y comprends rien. Il sourit malicieusement. Je soupire et attrape un autre papier au hasard : ce sont des livraisons datant de 2013, avant la Guerre de Soumission.

 

- Pourquoi tu gardes des trucs aussi vieux ?

 

Il me fait enfin face et jette un coup d’œil aux documents que je tiens.

 

- Je regarde des trucs dessus.

- Des trucs ?

 

Je sais que ma curiosité l’agace mais je lui lance tout de même un regard insistant.

 

- Bon, j’imagine que tu ne vas pas me lâcher avant que je ne te réponde.

- Tu as tout compris.

 

Il m’embrasse distraitement.

 

- Vas te coucher.

 

Je ris.

 

- Tu sais, mes parents n’ont jamais réussi à me faire aller au lit tôt, malgré le couvre-feu. Donc tu ne vas pas y réussir, après seize ans de rébellion contre mon sommeil.

 

Il me dépose un nouveau baiser sur mes lèvres, sans raison particulière.

 

- Très bien… Tu te souviens, avant que je sois le Chef des Rebelles, un autre homme dirigeait notre clan. Quand tu es devenue une Rebelle, c’était ma première année en tant que Chef. Bref, cet homme m’a laissé les commandes car il partait de Paris (c’est le premier à avoir réussi cet exploit) pour construire le Camp, avec des Rebelles Allemands. C’est un immense repère souterrain, au milieu de maisons de campagne détruites pendant la guerre. Depuis, des Rebelles de toute la France viennent régulièrement en renfort et Berlin leur fournit des ravitaillements.

- Berlin ? Ce serait donc la seule ville au monde sans le contrôle des Leaders ?

 

Il hoche lentement la tête. Je suis sous le choc.

 

- Ils bombardent sans cesse les troupes des Inters mais je ne sais pas combien de temps ils vont tenir. Les bombes mettent du temps à se construire mais se perdent rapidement, les matériaux vont manquer. Et pour tous ces vieux papiers, c’est en réalité des….disons des « listes de course » qu’on donne à la ville. Celui que tu tiens, c’est une copie de la confirmation que j’ai envoyé. C’est-à-dire, m’explique-t-il avec patience devant mon regard perdu, la confirmation que notre commande est arrivée. J’ai changé la date pour que les Leaders ne se doutent de rien lors de l’envoi.

Je le regarde avec un mélange d’admiration et de soulagement. Tout est planifié par notre Chef, je suis rassurée.

Je reste silencieuse et le regarde travailler.

 

- Bon, je vais être gentille et aller me coucher. Mais j’ai d’autres questions, dis-je devant son air satisfait.

- Humm…. Je te rejoins dans quelques minutes.

 

Il m’embrasse sur le front et retourne à ses papiers. Je le contemple une dernière fois et me dirige vers sa chambre. Je m’écroule sur le lit en cherchant désespérément le sommeil.

N’ai pas peur, demain tout ira bien. Fais confiance à Wil et aux autres.

 

 



15/11/2014
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